Suite au vote de l’Assemblée générale de l’ONU du 29 novembre 1947 en faveur de la partition du territoire de la Palestine mandataire, les milices palestiniennes arabes déclenchent une guerre contre les Palestiniens sionistes, à laquelle se joindront les armées d’Egypte, de Jordanie, de Syrie, du Liban et d’Irak le 15 mai 1948, au lendemain de la déclaration d’indépendance d’Israël.
Unrwa¹¹A l’occasion de cette guerre remportée par l’état hébreu, quelque 700 000 réfugiés arabes ont fui la Palestine mandataire, dans la bande de Gaza, en Judée-Samarie, en Egypte, en Jordanie, en Syrie et au Liban. L’historien Maxime Robinson notait en 1967 que « la motivation la plus générale de la fuite des Arabes semble avoir été tout simplement la panique devant la guerre comme en Espagne en 1939 ou en France en 1940».
Au lendemain de la guerre, il n’était pas question pour eux ou pour les pays belligérants d’en accepter l’issue et de tirer une croix sur l’avenir qu’ils s’étaient imaginé. Même s’ils avaient quitté le champ de bataille, ils devaient impérativement constituer de nouvelles armes, plus insidieuses, pour continuer de mener le combat. Azzam Pasha, le directeur de la Ligue arabe, dira alors: « Nous avons une arme secrète que nous pouvons utiliser mieux que des fusils, et c’est le temps. Tant que nous ne faisons pas la paix avec les Sionistes, la guerre n’est pas finie, et tant que la guerre n’est pas finie, il n’y a ni vainqueur ni vaincu. »
C’est ainsi que débuta la longue perpétuation de la guerre de 1948, qu’on désigne comme le conflit israélo-palestinien. L’exigence du retour en Palestine mandataire des réfugiés a été l’outil idéal pour cette continuation de la guerre, tout en constituant en apparence une « nécessité humanitaire . » On pourra ainsi lire en 1950 dans le journal libanais Al-Sayyad que : « Le retour des Palestiniens créerait une grande majorité arabe qui servirait de moyen le plus efficace à raviver le caractère arabe de Palestine, tout en formant une puissante cinquième colonne pour le jour de la revanche et du règlement de comptes . » Ainsi la réclamation du droit au retour est devenue l’un des enjeux principaux du conflit. Rappelons que bien que souvent revendiqué, le droit au retour des Palestiniens arabes en Israël n’a jamais existé, ni à l’époque, ni aujourd’hui.
C’est dans ce cadre historique qu’en 1949, une nouvelle agence de l’ONU, l’UNRWA, voyait le jour, destinée à réinsérer les réfugiés de la guerre dans les lieux où ils se trouvaient pour mettre fin à leur indigence. Cette initiative a été reçue par cette population avec grande hostilité, puisqu’elle se percevait comme victime d’une terrible injustice, et n’entendait cesser d’être réfugiée que par un retour au pays qu’elle considérait comme sien. Dans son premier rapport annuel en 1951, John Blandford, le directeur de l’agence, écrivait : « Le désir de rentrer chez soi est général dans toutes les classes […]. Beaucoup de réfugiés ne croient plus à la possibilité du retour, ce qui ne les empêche pas de le réclamer car, pensent-ils, admettre d’envisager une autre solution, serait faire l’aveu de leur faiblesse et renoncer à un droit fondamental. »
De cette manière, profondément ancrée dans leur conscience populaire, la volonté du retour devenait l’obstacle principal à leur réinsertion. Les auteurs notent : « C’était le sentiment chez les réfugiés d’injustice et d’affront à leur honneur, observait le rapport [de Blandford], qui les a menés à rejeter la coopération avec l’agence et même à engager des assauts physiques sur ses employés. C’était, et reste toujours, le cœur du problème – l’incapacité à se réconcilier avec le passé et avec le processus politique qui avait mené à l’établissement de l’Etat d’Israël. Les tentatives de l’UNRWA d’améliorer les conditions de vie des réfugiés ont été rencontrées avec résistance. […] Tout cela était fait de façon à éviter de créer toute impression de réinsertion ou de retour à une vie normale. »
Les pays arabes où les réfugiés s’étaient retrouvés considéraient aussi leur réinsertion comme une renonciation à la destruction d’Israël et un aveu de défaite militaire, si bien qu’eux aussi l’ont entièrement rejetée. Les auteurs déclarent : « Azzam Pasha a refusé les requêtes des Occidentaux de convaincre les réfugiés de se réinstaller, en disant : “la Ligue serait vue comme vendue aux Juifs et explosée au plus haut point”. »
Cela a donc mené à un échec immédiat de l’agence. Par conséquent, le gouvernement américain a eu de sérieux doutes sur son bien-fondé. En même temps, cette période était avant tout marquée par l’impératif de la guerre froide, et les Américains ont évidemment jugé leurs propres intérêts prioritaires. En particulier, ils devaient s’assurer du maintien de leurs bonnes relations avec les pays arabes, par opposition à l’influence soviétique. Bien qu’opposés au projet de réinsertion, ces pays se voyaient ravis d’un financement étranger conséquent de la situation des réfugiés, puisque celui-ci permettait précisément à ces derniers de subsister tout en évitant de reconstruire une situation indépendante dans un nouveau territoire. Les pays hôtes se sont alors empressés de faire aux Américains la menace de se tourner vers le bloc soviétique (ce qui a malgré tout bel et bien fini par se produire) en cas de dissolution de l’agence. Ainsi, en dépit de leur propre scepticisme quant à l’agence, et dans une stratégie de complaisance envers ces états arabes, les Etats-Unis ont donc continué de la financer.
C’est dans cette condition de perduration et d’inanité que l’agence s’est profondément détériorée. Cette inutilité a eu tout naturellement pour corollaire direct un détournement de l’agence, précisément par ceux qui étaient le plus à même de la manipuler, c’est-à-dire l’OLP. Les auteurs écrivent : « Puisque l’agence avait été vidée de tout objectif clair ou de substance, les Palestiniens – dirigés par l’OLP – ont pu la remplir avec leur propre agenda. Ainsi l’UNRWA s’est transformée d’une agence défaillante pour la réinsertion de réfugiés, en une organisation réussie pour le développement d’une identité et une conscience nationales palestiniennes. Le problème était que dans le cas palestinien, cette conscience nationale était exclusivement construite sur la négation des aspirations du peuple juif à une autodétermination nationale sur cette terre. » C’est ainsi que l’UNRWA est devenue, selon les auteurs, une organisation « de Palestiniens, pour les Palestiniens. » Pour le voir, il suffit de noter qu’aujourd’hui, 99% de ses employés bénéficient eux-mêmes du statut de réfugié.
Ce violent détournement s’est orchestré majoritairement par l’éducation, qui est passée de 23% du budget de l’UNRWA en 1960 à 66% en 1988. Il était alors aisé de mettre en place un endoctrinement de masse. Certains de ses élèves réciteront par exemple dans les années 60 à Gaza : « La Palestine est notre pays, Notre but est d’y retourner, La mort ne nous fait pas peur, […] Notre Palestine, témoigne, Ô Dieu et l’Histoire, Nous promettons de verser notre sang pour toi ! » L’UNRWA a alors joué un rôle clef dans l’émergence du terrorisme dans la société palestinienne arabe. Les auteurs expliquent : « Lorsque les écoles nourrissaient les enfants palestiniens avec un narratif de victimisation, basé sur une frappante et singulière injustice qui ne pouvait être réglée que par un violent sacrifice pour la terre perdue, le résultat allait inévitablement être un enrôlement de masse dans les organisations terroristes. Un lien direct relie la perpétuation de l’UNRWA pour des raisons politiques et l’émergence de figures telles que Jamal al-Gashey » (terroriste du massacre de l’équipe israélienne aux Jeux olympiques de Munich en 1972).
Néanmoins, cet échec n’est pas représentatif de la condition de réfugié au XXe siècle. En comparaison, à la même période historique, la gestion des réfugiés après la guerre de Corée a été un des exemples les plus époustouflants de réussite. Après la guerre, en 1953, suite au partage du territoire entre le nord et le sud, 3,1 millions de réfugiés Nord-Coréens ont trouvé refuge en Corée du Sud (qui leur était, comme les pays arabes hôtes avec les Palestiniens, ethniquement et culturellement identique). La Corée est la seule autre exception d’une agence onusienne dévouée spécifiquement à une population, l’UNKRA, qui a bien pu remplir sa mission et clore son mandat. En particulier, la collaboration des réfugiés et du gouvernement local a été la raison principale de ce succès, au point de passer d’un des pays les plus pauvres au monde, avec un PIB par habitant similaire à ceux des nations pauvres d’Afrique, à une des économies les plus fortes au monde en 1958.
C’est donc plutôt l’échec de la réinsertion palestinienne arabe qui constitue une exception. Voilà soixante-quinze ans que le problème des réfugiés palestiniens arabes n’est toujours pas réglé, et que phagocyte donc encore leur conviction d’un retour un jour. Comment arriver à les faire accepter une paix et un état s’ils sont toujours hantés par cette ambition ?
La question du retour est ensuite restée un obstacle majeur à la résolution du conflit, jusqu’à aujourd’hui. En 2000 aura lieu le sommet de Camp David II, où le premier ministre israélien Ehud Barak proposera à Yasser Arafat de créer son état palestinien dans 92% de la Judée-Samarie (ce qui impliquait le rapatriement d’une partie des implantations) et Gaza. Celui-ci le refusera, sans faire de contre-proposition. Suite à cela, un mémorandum palestinien interne précisera : « La reconnaissance du droit au retour et la clause de choix aux réfugiés [à revenir en Israël] est un prérequis pour la clôture du conflit. »
Par la suite, en 2008, le premier ministre israélien Ehud Olmert proposera à Mahmoud Abbas, le Président actuel de l’Autorité palestinienne, de mettre fin à l’occupation, d’établir son état sur 94% de la Judée-Samarie – dont les 6% restants seraient compensés par une partie du territoire israélien – ainsi qu’à Gaza, et Jérusalem-Est comme capitale. Abbas n’en fera rien, et ne fera pas non plus de contre-proposition. En novembre 2012, il dira que « personne ne peut concéder le droit au retour des Palestiniens en leur nom » démontrant que toujours à ce moment-là, le leadership des Palestiniens arabes continuait de considérer le droit au retour comme capital.
En 2014, une étude de terrain de l’International Crisis Group en Judée-Samarie et à Gaza a découvert qu’« une majorité absolue des Palestiniens arabes dans les territoires rejetteraient tout accord qui ne garantirait pas le droit des réfugiés et leurs millions de descendants de décider s’ils souhaitent revenir en Israël . » En outre, toute la culture palestinienne est fondée sur la Nakba, la catastrophe de l’exil. Le symbole de la clef y est essentiel : de nombreuses familles conservent toujours la clef de leur habitation d’avant l’exode de 1948, dans l’espoir de la retrouver un jour. Les « camps de réfugiés », ainsi que les familles, portent les noms des villages d’antan. Toute la vie s’articule autour du rêve du retour.
Or, selon le Bureau central des Statistiques israélien, on compte en Israël, en 2024, 7,2 millions de Juifs et 2 millions d’Arabes. On constate alors trivialement la perte de majorité des Juifs, au cas où ces 5,8 millions de descendants s’y installaient. Comment alors rester à la fois juif et démocratique ?
C’est dans cette perspective que l’UNRWA continue de jouer un rôle central dans ce conflit, étant donné qu’elle sert de cadre institutionnel à la légitimation de cette revendication. C’est pour cette raison qu’il est crucial d’arriver à sa dissolution. Il se trouve que l’existence de l’UNRWA fait de façon inhérente cause commune avec l’entérinement du statut de réfugié des populations palestiniennes arabes, puisqu’elle a vocation à s’en occuper. Sans ce statut, l’UNRWA n’a plus de raison d’être.
Il est d’ailleurs évident que du point de vue de l’un de ces « réfugiés », qui toute sa vie a rêvé d’un retour au « paradis volé » (sans jamais l’avoir connu), le financement inconditionnel de leur situation, supposée impermanente bien que lourdement idéologique, ne peut être perçu autrement que comme un soutien à ces idéaux. Du point de vue des Palestiniens arabes, non seulement l’UNRWA ne les prépare pas à l’idée de faire la paix avec Israël et de se réinsérer dans les lieux où ils se trouvent, mais elle sert exactement au but inverse ; c’est l’élément principal du maintien de ce point crucial qui éloigne la paix.
Premièrement, la prérogative de bénéficier d’une agence onusienne spécialisée est unique au monde, où partout ailleurs, les quelque 20 millions de réfugiés se contentent plutôt de l’agence prévue à cet effet, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). Cette distinction entre deux agences différentes laisse à l’UNRWA une importante marge de manœuvre pour arriver à ses fins. Les auteurs disent : « L’UNHCR n’a aucune obligation de rapatrier les réfugiés comme seule solution pour mettre fin à leur statut, et peut engager d’autres efforts pour aboutir à ce résultat, ce qu’elle fait d’ailleurs ordinairement. » L’UNRWA et ses « réfugiés » constituent donc une exception à la résolution habituelle du problème de réfugiés. Cela lui confère un but totalement distinct, à savoir, exactement l’inverse de la résolution de la condition de réfugié, c’est-à-dire son éternisation.
Deuxièmement, c’est là le seul cas au monde où le statut de réfugié est transmis de génération en génération. Les auteurs commentent : « La grande majorité des inscrits de l’UNRWA n’ont jamais fui leurs foyers. Ils sont les descendants, maintenant atteignant la cinquième génération, des réfugiés originaux. […] Le résultat de cela a été la création d’une population de réfugiés palestiniens permanente et en perpétuelle expansion. »
Troisièmement, c’est le seul cas où le statut est maintenu en dépit de l’obtention d’une nationalité. Rappelons que l’obtention d’une nationalité est, selon les normes de l’UNHCR, un moyen désirable de mettre fin à la condition de réfugié. Les auteurs disent : « De nombreux réfugiés palestiniens au Liban ou en Syrie, qui depuis longtemps ont quitté ces pays et ont pu avoir commencé une nouvelle vie en Allemagne ou aux Etats-Unis et ont même acquis leurs nationalités, sont toujours recensés comme réfugiés auprès de l’UNRWA. Alors même que pour tous les autres réfugiés du monde, un tel scénario signifierait qu’ils ont allègrement cessé d’être des réfugiés, l’UNRWA, par principe, ne prend pas par elle-même l’initiative de retirer de ses registres, ou même de garder une trace, de ceux qui ont quitté les pays où elle opère . »
On estime ainsi qu’aujourd’hui, si on appliquait les mêmes critères aux Palestiniens arabes qu’à tous les autres réfugiés du monde, moins de 5% d’entre eux en seraient véritablement. Par son existence même comme par son fonctionnement, l’UNRWA est essentiellement une machine à légitimer et promouvoir les mêmes revendications territoriales qu’en 1948. Elle est le moyen principal à l’éternisation de ce conflit, aussi longtemps que ces revendications ne seront pas satisfaites. En un mot, le conflit dit israélo-palestinien NE PEUT PAS se résoudre tant que l’UNRWA subsiste. En outre, le scandale de l’UNRWA se conçoit aussi par sa proximité au terrorisme, manifeste depuis les années 60. Lorsque Peter Hansen, le commissaire général de l’UNRWA de l’époque, a été interrogé sur la proximité de ses employés avec le Hamas, il a déclaré en 2004 : « Je suis sûr qu’il y a des membres du Hamas dans les registres [des employés] de l’UNRWA. Et je ne vois pas cela comme un crime. » Chacun avisera l’état de la neutralité onusienne.
Ainsi, depuis le 7 octobre, l’association UN Watch a par exemple démontré que, sur 12 000 employés à Gaza, 12 avaient participé directement aux massacres du 7 octobre, 1 200 sont affiliés au Hamas ou au Jihad islamique, 3000 ont célébré les massacres sur les réseaux sociaux, 23% des employés hommes ont des liens avec le Hamas, contre 15% de la population globale de Gaza, et 49% des employés ont des proches ayant des liens officiels avec les groupes terroristes. De plus, l’armée israélienne a depuis peu découvert un tunnel terroriste de grande ampleur sous le quartier général de l’agence, alimenté par son électricité. Ces preuves doivent impérativement nous servir d’alarme, et nous inciter à agir contre l’UNRWA.
En conclusion, on retiendra qu’on se rend trop peu compte que les aspirations d’un parti, entretenues depuis soixante-quinze ans, vont foncièrement à l’encontre de l’existence de l’autre. Presque chaque Palestinien arabe espère encore retrouver la terre, le terrain précis de ses ancêtres. L’obstacle principal à la résolution du conflit n’est donc pas l’avidité de chaque parti à un plus grand territoire, mais la contradiction absolue entre les revendications du retour et l’existence d’Israël comme état juif et démocratique. En particulier, l’UNRWA joue un rôle clef dans ce processus d’exaction. Ignazio Cassis, le ministre suisse des Affaires étrangères a dit en 2018 qu’« aujourd’hui l’UNRWA est devenue une partie du problème » et qu’elle « fournissait des munitions pour continuer le conflit . » En bref, « en soutenant l’UNRWA, nous maintenons le conflit en vie. »
Ceci nous confère donc une responsabilité cruciale. Les auteurs disent : « Cela signifie que l’Occident a soutenu l’UNRWA financièrement pendant soixante-dix ans, en contribuant par milliards de dollars, non pas à la résolution du problème des réfugiés, mais à sa perpétuation. Officiellement, les états occidentaux sont engagés à faire avancer la paix israélo-palestinienne autour d’une solution à deux états : un état juif d’Israël et un état arabe de Palestine. Mais en soutenant l’UNRWA, ils nourrissent simultanément la demande de retour des Palestiniens, en infraction totale avec ladite politique. » Rappelons que selon UN Watch, en 2022, l’UNRWA a reçu $344 millions des Etats-Unis, $202 millions de l’Allemagne, $114 millions de l’Union Européenne, $29 millions de la France, $25 millions de la Suisse, $24 millions du Canada et $21 millions du Royaume-Uni.
Depuis les déclarations faisant suite aux massacres du 7 octobre, nous connaissons aujourd’hui la plus grande vague de scepticisme vis-à-vis de l’agence de son histoire, avec un scandale en plein éclat, et le gel du financement d’une dizaine de pays (gel qui, pour la plupart, n’était qu’en surface, étant donné que l’écrasante majorité de ce financement pour 2024 avait déjà été versé d’avance en 2023). Il est donc crucial que nous profitions de cette occasion historique pour nous rapprocher du but ultime de son démantèlement, et la délégation de ses fonctions à des organismes d’aide, destinée à une population certes dans le besoin, mais non pas parce qu’elle serait « réfugiée ». Pour la première fois, notre plus vicieux ennemi entrevoit l’échafaud. Il est aujourd’hui de notre devoir de nous lever et d’agir, pour l’y faire monter. L’histoire nous y appelle, nos enfants et nos morts le réclament. Le peuple juif ne saurait souffrir une perte de plus sans que nous ayons mis tous nos moyens à la lutte au moment de guerre. L’histoire ne se fait pas d’espoirs ingénus d’un lendemain meilleur. L’histoire se fait lorsque nous sommes capables de saisir les opportunités qu’elle nous tend, de nous unir et de nous lever pour l’écrire.