Chaim PERI

Chaim Peri, 79 ans, incarne l’Israël laïque et progressiste. Il naît dans la Palestine britannique, de parents sionistes polonais qui quittent l’Europe au début des années 1930, mais dont la famille élargie reste en Pologne et sera en grande partie anéantie par l’Holocauste. Il est le père de 5 enfants et grand-père de 13 petits enfants. Il habite dans le kibboutz Nir Oz depuis 61 ans.

Son fils le décrit : Mon père est une sorte de fermier, il est à la tête du kibboutz pendant plusieurs années, mais il est avant tout un artiste, il est passionné de cinéma qu’il enseigne au lycée. Il réalise de nombreux courts métrages dans le kibboutz, voilà sa plus grande passion. Aussi, il crée une galerie d’art au milieu d’un champ, dans une vieille maison abandonnée, où il accueille des artistes de tout Israël afin qu’ils exposent leurs œuvres dans ce lieu magnifique et étonnant, en face de la bande de Gaza. Installer une galerie d’art en face de la bande de Gaza et non un char d’assaut, voilà l’image qu’il veut donner de sa région. Après avoir accompli son devoir de soldat, il a la malchance de participer à toutes les grandes guerres d’Israël, et il est devenu un militant de la paix. Il dit : « J’ai vu la guerre et je ne la reverrai plus jamais ! Il ne devrait jamais en être ainsi.” Il organise des manifestations et aide les campagnes politiques à atteindre leur objectif. Il a toujours été un militant de la paix, il a toujours cru en la paix. Lorsqu’il prend de l’âge et qu’il en a un peu assez des manifestations, il se porte volontaire pour une organisation extraordinaire appelée Road to Recovery, une organisation israélienne qui conduit des patients, principalement des enfants, de la bande de Gaza vers des hôpitaux en Israël afin qu’ils y reçoivent des soins médicaux. C’est lui et un autre grand groupe de retraités qui, ironiquement, font partie du groupe enlevé. 

Mai Albini, sa petite-fille, raconte sa prise en otage le 7 octobre depuis le kibboutz Nir Oz : Les terroristes du Hamas détruisent sa maison mais ne tuent pas son grand-père et sa grand-mère qui se cachent dans la pièce sécurisée. Lorsque l’un des terroristes revient plus tard, Chaim le repousse. Et sachant bien qu’il reviendrait avec des forces supplémentaires, Haïm cache sa femme derrière le canapé. Les terroristes le retrouve et lui demande de les accompagner. Chaim hésite, puis il se rend compte que cela sauverait la vie de sa femme, c’est alors qu’il suit les terroristes, raconte Mai Albini. (…) « Je crois en la paix », poursuit sa petite-fille « Mon grand-père est un militant et son amour pour ce pays est profondément ancré dans mon être. »

Une des otages libérés, Yocheved Lifshitz, confirme l’avoir vu en vie parmi les autres otages. Son fils Noam se bat pour que les organisations humanitaires obtiennent des nouvelles des otages. Chaim Peri a des problèmes cardiaques pour lesquels il a déjà subi deux opérations, il a besoin de prendre ses médicaments pour le cœur.

Sources: Times of Israël, PBS, The Media line, Washington Post 

https://www.instagram.com/reel/CzdphMMsyhq/?igsh=MzRlODBiNWFlZA==